MAIN TENDUE D'ANKARA

Publié le 23 Avril 2014

Erdogan présente solennellement ses condoléances aux Arméniens

L'histoire permet toujours à la vérité d'être révélée. Dans le cas qui nous occupe, la vérité a su se faire attendre - mais ne dit-on pas que ce qui souffre de l'impatience publique est d'autant plus appréciable une fois arrivé ?

Le Premier Ministre de la Turquie, Recep Erdogan, vient de mettre fin au suspens. Il faut dire que les débats publics n'étaient pas très profonds : démocratie, liberté des médias et j'en passe. Il a su au bon moment rédiger le bon discours. Pour "fêter", si l'on peut se permettre d'utiliser le terme, le centenaire du génocide arménien, il a écrit ses condoléances au peuple opprimé arménien. Dans ce texte, nous avons pu déceler un véritable talent littéraire chez le Premier ministre turc, qui sait parfaitement manier les paraphrases et les métaphores subtiles. Il écrit, entre autres, que la commémoration de la souffrance - et non du génocide puisqu'il nous explique qu'il n'y en a pas eu - est un "devoir humain".

Voici une grande preuve de sa tolérance, voilà une véritable main tendue aux communautés jadis titillées. Oui, car est-ce au gouvernement turc de porter le fardeau ? Il me semble qu'à l'époque, la responsabilité reposait sur les épaules ottomanes. Vous me direz qu'il s'agit des mêmes personnes, ce qui peut être discutable, mais les Turcs actuels ne vivaient pas lorsque les faits se sont produits, et ne peuvent ainsi reconnaître officiellement le génocide.

Le débat sans fin entre donneurs de leçon et pleurnicheurs

Alors que les rues d'Ankara sont encore agitées par quelques mouvements désordonnés et sans programme, le Premier Ministre décide de travailler tant bien que mal. Outre les divisions internes provoquées par des groupuscules réactionnaires voire socialistes, les critiques contre le pouvoir d'Ankara se font entendre jusqu'en Europe (notez la distance qui sépare pourtant le pays de l'Europe). Bien entendu, les médias traditionnels français trouvent de bon goût de railler les mesures prises par Erdogan (interdiction de YouTube et Twitter) qui allaient pourtant vers une défense de la conscience humaine face aux dérives du web. Les médias bien-pensants ont trouvé là l'occasion de gratter du papier, en prétendant qu'il était mal placé de présenter ses condoléances à ce pauvre peuple auquel on n'accorde même pas le privilège de figurer dans le Guiness des génocides.

Voyons plutôt ici un véritable cap franchi par la Turquie dans un processus d'apaisement des tensions avec son voisin. Disons qu'il s'agit d'un véritable bisou d'Erdogan sur la joue boudeuse des Arméniens. Cessons de chercher la malice dans la manipulation de l'Histoire, il faut simplement comprendre qu'il est nécessaire (pour le bien de tous) de gommer quelques petits épisodes gênants pour pouvoir ensuite rebâtir une histoire commune, où les deux nations pourront tirer une certaine fierté.

P.L.

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Erdogan à Erzurum (Turquie)

Erdogan à Erzurum (Turquie)

Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées nos casernes et les croyants nos soldats.

R.T. Erdogan

Rédigé par Paul Leboulanger

Publié dans #Monde Idéal, #Religions & Magouilles, #Histoire Officielle

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